Travail intérieur et action culturelle

Travail intérieur et action culturelle

08 décembre 2023 Claus-Peter Röh 34 vues

Le congrès « La Pierre de fondation et le patrimoine mantrique de l’École de science de l’esprit » tenu du 1er au 5 novembre a ouvert la voie à de nouvelles impulsions de collaboration entre membres de l’École et transmetteurs de Classe.


Lors de la formation continue introductive des transmetteurs, Christiane Haid retraça le développement de l’activité de la Rose-Croix et termina par le verset rosicrucien traduit par Rudolf Steiner dans la Pierre de fondation (« Du divin jaillit l’humanité ») et les conclusions des leçons de septembre dans lesquelles s’accomplit le lien entre l’école de Michaël et l’école rosicrucienne.

La deuxième partie de la rencontre prit en compte, dans une contribution fondamentale de Peter Selg, la forme de développement de l’École de science de l’esprit, l’historique de la naissance de la mission de transmetteur et la formation plus large de la responsabilité vis-à-vis des sections et de la Société anthroposophique.

Claus-Peter Röh ajouta une image des défis actuels : le chemin vers la mission s’élargit et il convient toujours d’intégrer la demande à l’activité du transmetteur dans un contexte global, tant au niveau local que régional. Accompagnée d’un changement de génération, la volonté des membres d’assumer une coresponsabilité pour le travail de Classe peut être constatée à de nombreux endroits. Comment est-il possible, en relation avec les leçons de Classe, d’élaborer des formes de travail dans lesquelles des chemins individualisants se réunissent en communautés porteuses et où des liens plus forts peuvent naître entre travail intérieur et champs de section ou de vie dans le monde ?

Naissance d’une lumière intérieure

Avec les membres de l’École de science de l’esprit, Constanza Kaliks ouvrit la réunion suivante par les qualités de la vue et de l’ouïe : elle relia la naissance d’une lumière intérieure dans le passage à travers les ténèbres et le développement d’une conversation à partir de l’écoute expérientielle du langage à l’imagination de la 10e leçon de Classe. Dans celle-ci, la lecture de l’écriture des étoiles se transforme en une expérience d’écoute du divin. Reprenant cette idée, Peter Selg développa l’importance de l’organe du cœur pour vivre l’événement du Congrès de Noël de 1923-1924 : en tant qu’être humain, en imprégnant le cœur d’Anthroposophia comme un être spirituel et physique, celui-ci peut devenir organe de perception de la tripartition humaine, mais aussi saisir nos tâches futures dans la perspective du développement du mouvement anthroposophique.

Pour le domaine des sections spécialisées, Matthias Rang (section des sciences de la nature) posa cette question : est-il possible, comme dans les recherches de Goethe, d’apprendre à lire les phénomènes naturels de manière tant scientifique qu’ouverte au spirituel ? Il décrivit un parcours d’exercice dans la combinaison des éléments avec différentes qualités de pensée : du « soit A, soit B » de la mécanique physique à une pensée compréhensive en rapport avec le mouvement liquide, de l’élargissement de l’espace et l’ouverture de l’environnement dans le domaine aérien à l’omniprésence dans la chaleur. Il en résulte des liens avec les mantras de la première Classe et, plus loin, avec l’enveloppe d’eau, d’air et de chaleur de la Terre aujourd’hui.

Activité artistique perceptive

Christiane Haid aborda la question du transhumanisme vu par la section des belles lettres : dans quelle mesure le moi perceptif de l’être humain est-il encore impliqué dans des expériences faisant la une des journaux et intitulées « L’IA fait de l’art » ? Elle relia la confrontation entre qualités ahrimaniennes et michaéliques-chrétiennes de l’intelligence aux Directives anthroposophiques d’une part et aux motifs mantriques d’autre part. Sa conclusion fut la suivante : dans la rencontre avec ces forces, l’activité artistique perceptive et cognitive de l’être humain jouera un rôle décisif.

Philipp Reubke, de la section pédagogique, enchaîna directement : la capacité de l’être humain à créer à partir d’une libre autonomie intérieure est prédisposée dès la plus tendre enfance. La capacité de l’éducateur à percevoir le noyau spirituel caché de l’être de l’enfant, encore en devenir, est un facteur décisif. Développer cette capacité est une question de formation intérieure identique à celle pouvant se former dans le travail de Classe.

De telles questions sur l’action culturelle de l’École de science de l’esprit et de sa première Classe devaient être approfondies dans les groupes de travail du congrès. Ils allaient de la méditation d’inspiration anthroposophique (Nathaniel Williams, section de la jeunesse) au lien entre la conception des leçons de Classe et l’eurythmie (Carina Schmid).

Une écoute étonnante

Un nouveau champ d’expérience linguistique et artistique s’ouvrit le dernier soir du congrès. Après une introduction de Constanza Kaliks sur la problématique de la traduction de textes mantriques, Rik ten Cate, Marjatta van Boeschoten et Stefano Gasperi firent résonner les mantras de la 17e leçon de Classe en néerlandais, anglais et italien. En particulier pour ceux qui n’étaient pas à l’aise dans l’une de ces langues, comme on le constata rétrospectivement, résulta une écoute profondément étonnée qui conduisit à des découvertes « comme dans un nouveau pays intérieur », dans le calme et la simplicité de la langue mantrique, laissant entrevoir une « proximité avec l’être michaélique ».

En vue du centenaire des leçons de septembre et de la dernière conférence de Rudolf Steiner en 2024, fut approuvée la proposition d’organiser ce congrès non en novembre, mais du 25 au 29 septembre 2024.